
La photographie est superbe et l'interprétation admirable, surtout celle de Villeret et de Marielle, aussi impressionnant que dans Tous les matins du monde (Corneau, 1991). L’acteur, au sommet de son art, ne décevra personne.
Par-delà l’intrigue policière - un peu alambiquée - on retient le film surtout pour sa réflexion sur la valeur de la mort. Quel rapport établir entre le soldat qui meurt au front, l’épouse qui décède après son accouchement, la fillette assassinée et jetée dans l’étang, l’accusé condamné à la guillotine ; et à l’inverse, quel est le rapport entre le haut commandement militaire, la main du destin, le tueur et le procureur ? Le film brouille judicieusement les pistes. L’assassin de la fillette n’est pas clairement déterminé. Peu importe, au milieu de tous ces cadavres, de savoir qui est plus meurtrier qu’un autre. Tous semblent être compromis dans l’assassinat individuel ou collectif, qu’ils aient ou non le droit pour eux. En témoignent les corps des victimes, qui se décomposent en silence.
Aurélien Portelli
LES AMES GRISES
Réalisation : Yves Angelo. Interprétation : Jean-Pierre Marielle, Jacques Villeret, Marina Hands. Origine : France. Durée : 106 min. Sortie : septembre 2005.
Réalisation : Yves Angelo. Interprétation : Jean-Pierre Marielle, Jacques Villeret, Marina Hands. Origine : France. Durée : 106 min. Sortie : septembre 2005.
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